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Napoleon's Correspondence
December 1st through 3rd, 1805 (9533 - 9539) - Austerlitz


 

9533 - A L'ARMÉE

Au bivouac, 10 frimaire an XIV (1er décembre 1805).

Soldats, l'armée russe se présente devant vous pour venger l'armée autrichienne d'Ulm. Ce sont ces mémes bataillons que vous avez battus à Hollabrunn, et que depuis vous avez constamment poursuivis jusqu'ici.

Les positions que nous occupons sont formidables; et, pendant qu'ils marcheront pour tourner ma droite, ils me présenteront le flanc.

Soldats, je dirigerai moi-méme tous vos bataillons; je me tiendrai loin du feu, si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis; mais, si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre Empereur s'exposer aux premiers coups, car la victoire ne saurait hésiter, dans cette journée surtout où il y va de l'honneur de l'infanterie française, qui importe tant à l'honneur de toute la nation.

Que, sous prétexte d'emmener les blessés, on ne dégarnisse pas les rangs, et que chacun soit bien pénétré de cette pensée, qu'il faut vaincre ces stipendiés de l'Angleterre qui sont animés d'une si grande haine contre notre nation.

Cette victoire finira notre campagne, et nous pourrons reprendre nos quartiers d'hiver, où nous serons joints par les nouvelles armées qui se forment en France; et alors la paix que je ferai sera digne de mon peuple , de vous et de moi.

NAPOLÉON.

Moniteur du 25 frimaire au XIV, ( En minute au Dépot de la guerre.)

9534. - ORDRES.

Au bivouac en avant de Brünn, l0 frimaire an XIV (1er décembre 1805).

Ordre au maréchal Davout de réunir ses troupes à l'abbaye de Raigern.

Ordre au maréchal Bernadotte de prendre la position du bivouac du général Caffarelli.

Ordre au général Caffarelli de prendre le bivouac de la division de grenadiers

Ordre aux grenadiers de se porter en avant de la butte, sur la droite de la route.

Ordre à la division Suchet et à la division Caffarelli de se placer en avant à droite de la route, à la hauteur du Santon.

Ordre. au 176 régiment d'infanterie légère de prendre position au Santon.

Ordre au quartier général de se transporter à la butte.


Le maréchal Berthier, par ordre de l'Empereur.

Depot de la guerre

9535. - DISPOSITIONS GÉNÉRALES

POUR LA JOURNÉE DU 11

Au bivouac en avant de Brünn, 10 frimaire au XIV ( 1er décembre 1805). 8 heures et demie du soir.

M. le maréchal Soult donnera les ordres pour que ses trois divisions soient placées au delà du ravin, à sept heures du matin, de manière à etre prêtes à commencer la manœuvre de la journée, qui doit être une marche en avant par échelons, l'aile droite en avant. M. le maréchal Soult sera de sa personne, à sept heures et demie du matin, près de l'Empereur, à son bivouac.

S.A. le prince Murat donnera des ordres à la cavalerie du général Kellermann, à celle des généraux Walther, Beaumont, Nansouty et d'Hautpoul, pour que les divisions soient placées, à sept heures du matin, entre la gauche du maréchal Soult et la droite du maréchal Lannes, de manière à occuper le moins d'espace possible, et pour qu'au moment où le maréchal Soult se mettra en marche, toute cette cavalerie , aux ordres du prince Murat, passe le ruisseau et se trouve placée au centre de l'armée.

Il est ordonné au général Caffarelli de se porter à sept heures du matin, avec sa division, pour se placer à la droite de la division Suchet, après avoir passé le ruisseau. Comme la division Suchet se placera sur deux lignes, la division Caffarelli se placera aussi sur deux lignes, chaque brigade formant une ligne, et dès lors l'emplacement qu'occupe en ce moment la division Suchet sera suffisant pour ces deux divisions.

Le maréchal Lannes observera que les divisions Suchet et Caffarelli doivent toujours être derrière le coteau, de manière à n'ètre pas aperçues de l'ennemi.

M. le maréchal Bernadotte, avec ses deux divisions d'infanterie, se portera, à sept heures du matin, sur la même position qu'occupe, aujourd'hui 10, la division du général Caffarelli, hormis que sa gauche sera à hauteur derrière le Santon , et y restera en colonne par régiment.

M. le maréchal Lannes ordonnera à la division de grenadiers de se placer en bataille en avant de sa position actuelle, la gauche derrière la droite du général Caffarelli. Le général Oudinot fera reconnaître le débouché ou il devra passer le ruisseau, lequel débouché sera le même par ou aura passé le maréchal Soult.

M. le maréchal Davout, avec la division Friant et la division de dragons du général Bourcier, partira, à cinq heures du matin, de l'abbaye de Raigern, pour gagner la droite du maréchal Soult. Le maréchal Soult disposera de la division Gudin lorsqu'elle arrivera.

A sept heures et demie MM. les maréchaux se trouveront près de l'Empereur' à son bivouac, pour, selon les mouvements qu'aura fan's l'ennemi pendant la nuit, donner de nouveaux ordres.

La cavalerie de M. le maréchal Bernadotte' en conséquence des dispositions ci-dessus, est mise aux ordres du maréchal Murat, qui lui fera indiquer l'heure où elle devra partir pour être en position à sept heures.

M. le prince Murat disposera également de la cavalerie légère de M. le maréchal Lannes.

Toutes les troupes resteront dans les dispositions indiquées cidessus, jusqu'à nouvel ordre.

Comme la cavalerie de M. le prince Murat doit, dans sa première position, occuper le moins d'espace possible, il la mettra en colonne.

Le maréchal Davout trouvera à l'abbaye un escadron et demi du 21e régiment de dragons, qu'il enverra au bivouac.

Chacun de MM. les maréchaux donnera les ordres qui le concernent en conséquence des présentes dispositions.


Le maréchal Berthier, par ordre de l'Empereur.

Dépot de la guerre.

9536. - AU PRINCE MURAT.

Pozoritzer-Post 12 frimaire au XIV (3 décembre 1805), 8 heures du matin.

Ordre au prince Murat de poursuivre l'ennemi.

Ordre à la division de grenadiers de prendre position à Rausnitz.

Ordre au maréchal Lannes de suivre le mouvement de la cavalerie avec le reste de son corps.

Ordre au maréchal Bernadotte de poursuivre l'ennemi sur la route d'Austerlitz à Gœding.

Ordre au maréchal Soult et au maréchal Davout de poursuivre l'ennemi.

Même ordre aux généraux Klein et Bourcier.


Le maréchal Berthier, par ordre de l'Empereur.

Dépot de la guerre.

9537. - A L'ARMÉE

Austerlitz, 12 frimaire an XIV (3 décembre 1805).

Soldats, je suis content de vous. Vous avez, à la journée d'Austerlitz, justifié tout ce que j'attendais de votre intrépidité; vous avez décoré vos aigles d'une immortelle gloire. Une armée de 100,000 hommes, commandée par les empereurs de Russie et d'Autriche, a été, en moins de quatre heures, ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s'est noyé dans les lacs. Quarante drapeaux, les étendards de la garde impériale de Russie, cent vingt pièces de canon, vingt généraux, plus de 30,000 prisonniers, sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. Cette infanterie tant vantée, et en nombre supérieur, n'a pu resister à votre choc, et désormais vous n'avez plus de rivaux à redouter. Ainsi, en deux mods, cette troisième coalition a été vaincue et dissoute. La paix ne peut plus etre éloignée; mats, comme je l'ai promis à mon peuple avant de passer le Rhin, je ne feral qu'une paix qui nous donne des garanties et assure des récompenses à nos alliés.

Soldats, lorsque le peuple français plaça sur ma tête la couronne impériale, je me confiai à vous pour la maintenir toujours dans ce haut éclat de gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux. Mais dans le même moment nos ennemis pensaient à la détruire et à l'avilir! Et cette couronne de fer, conquise par le sang de tent de Français, ils voulaient m'obliger à la placer sur la tête de nos plus cruels ennemis! Projets téméraires et insensés que, le jour même de l'anniversaire du couronnement de votre Empereur, vous avez anéantis et confondus! Vous leur avez appris qu'il est plus facile de nous braver et de nous menacer que de nous vaincre.

Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous ramènerai en France; là vous serez l'objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire, J'etais à la bataille d'Austerlitz, pour que l'on réponde, Voilà un brave.

NAPOLÉON.

Moniteur du 25 frimaire an XIV. (En minute au Dépot de le guerre.)

9538. - AU PRINCE JOSEPH.

Austerlitz. la frimaire au XIV (3 décembre 1805).

Mon Frère, j'imagine que, lorsque ce courrier vous arrivera, mon aide de camp Lebrun, que j'ai expédié du champ de bataille, sera arrivé à Paris. Après quelques jours de maneouvres, j'ai eu hier une bataille décisive. J'ai mis en déroute l'armée coalisée et come mandée en personne par les deux empereurs de Russie et d'Allemagne. Leur armée était forte de 80,000 Russes et de 30,000 Autrichiens. Je leur ai fait à peu près 40,000 prisonniers, parmi lesquels une vingtaine de généraux russes, quarante drapeaux, cent pièces de canon, tous les étendards de la garde impériale de Russie. Toute l'armée s'est couverte de gloire.

L'ennemi a laissé au moins 12,000 ou 15,000 hommes sur le champ de bataille. Je ne connais pas encore ma perte; je l'évalue à 8 ou 900 hommes tués, et le double blessés. Une colonne entière s'est jetée dans un lac, et la plus grande partie s'est noyée ; on entend encore de ces malheureux qui crient et qu'il est impossible de sauver. Les deux empereurs sont dans une assez mauvaise position. Vous pouvez faire imprimer l'analyse de ces nouvelles sans les donner comme extraites d'une lettre de mod, ce qui n'est pas convenable. Vous recevrez demain le bulletin. Quoique j'aie bivouaqué ces huit derniers jours en plein air, ma santé est cependant bonne. Ce soir, je suis couché dans un lit, dans le beau chàteau de M. de Kaunitz, à Austerlitz, et j'ai changé de chemise, ce qui ne m'était pas arrivé depuis huit jours. Il y a eu une charge de ma Garde et de celle de l'empereur de Russie; la garde de l'empereur de Russie a été culbutée. Le prince Repnine, commandant ce corps, a été pris avec une partie du corps, les étendards et l'artillerie de la garde russe.

L'empereur d'Allemagne m'a envoyé ce matin le prince de Liechtenstein pour me demander une entrevue. Il est possible que la paix s'ensuive assez rapidement. Mon armée sur le champ de bataille a été moins nombreuse que la sienne, mais l'ennemi a été pris en flagrant délit pendant qu'il manœuvrait.

NAPOLÉON.

Mémoires du roi Joseph.

9539. - AUX EVÊQUES.

Austerlitz, 12 frimaire au XIV (3 décembre 1805).

Monsieur l'Évêque du diocèse de la victoire éclatante que viennent de remporter nos armes sur les armées combinées d'Autriche et de Russie, commandées par les empereurs de Russie et d'Autriche en personne, est une preuve visible de la protection de Dieu, et demande qu'il soit rendu dans toute l'étendue de notre empire de solennelles actions de graces. Nous espérons que des succès aussi marquants que ceux que nous avons obtenus à la journée d'Austerlitz porteront enfin nos ennemis à éloigner d'eux les conseils perfides de l'Angleterre, seul moyen qui puisse ramener la paix sur le continent. Au reçu de la présente, vous voudrez done bien, selon l'usage, chanter un Te Deum, auquel notre intention est que toutes les autorités constituées et notre peuple assistant. Cette lettre n'étant pas à une autre fin, nous prions Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.

NAPOLÉON.

Moniteur du 25 frimaire au XIV. (En minute an Depot de la guerre.)
 
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